Dans son premier livre, Nikki Tempest fait repousser ses tentacules coupés, comme le font les poulpes. À la fin d’une histoire d’amour en 2019, elle commence un parcours de rétablissement long et douloureux, qu’elle fait pour elle aussi bien en pensant aux autres femmes de sa génération. La douleur, elle semble nous dire, est utile seulement si partagée. Comme l’amour, elle est à prendre au sérieux, mais aussi en jouant: comme écrire des notes dans son portable dans le métro, comme faire du daydreaming dans les toilettes au bureau. Ce livre réunit des fragments qui, un par un et de façon imperceptiblement volcanique, ont permis une transformation individuelle et collective à travers l’amour et la rage, et puis encore l’amour.
Nikki Tempest est née il y a désormais 30-40 ans en Italie mais elle n’y habite plus depuis longtemps, enfin pas tout le temps. Elle aime lire Clarice Lispector, elle rêve d’un jour pouvoir écrire comme elle. Elle a des longs cheveux tentacules et elle les utilise pour connaître le monde. Nikki n’existe pas ou elle n’existe plus, puisqu’elle est déjà autre chose.
Photographies du livre: © Virginie Ribaut Studio